29
5. Les propositions
d’Énergies et Avenir
Le poids des consommations d’électricité spécifique
Ce saut d’une à deux classes de performance peut paraître relativement modeste ; il s’ex-
plique par le poids de la consommation d’électricité spécifique qui représente un poste impor-
tant et difficilement compressible. Ainsi, dans un bâtiment BBC, la consommation
d’énergie, tous usages confondus, s’établit à un peu plus de 150 kWhep/m
2
SU dont plus
de la moitié concerne la consommation d’électricité spécifique. La classe de performance
énergétique de ce bâtiment BBC sera au mieux en C (111 – 210 kWhep/m
2
SU) pour des
investissements qui sont considérables, de l’ordre de 200
€
HT/m
2
SHON.
Cela veut dire également que la part des usages réglementés d’un bâtiment BBC est réduite
à environ 80 kWhep/m
2
SU et que le principal poste de consommations d’énergie, qui était
auparavant le chauffage, devient celui de l’éclairage. Cela met en exergue la nécessité à
moyen terme, une fois la rénovation du système et du bâti réalisée, de réorienter les prio-
rités en se concentrant sur la réduction de la consommation d’électricité pour l’éclairage
et les usages spécifiques.
180 kWhep/m
2
SU : le meilleur compromis entre gains
énergétiques et investissements
Un objectif de rénovation qui permet de faire passer un bâtiment d’une classe de performance
D ou E à une consommation de l’ordre 180 kWhep/m
2
représente le meilleur compromis
entre gains d’efficacité énergétique (35%) et coûts d’investissement (30
€
HT/m
2
). Aller
au-delà exige de mobiliser 6 fois plus d’investissement (225
€
HT/m
2
) pour un gain
énergétique supplémentaire réduit (30%).
Les outils de la rénovation : audit énergétique
et simulation thermique dynamique
La classe de performance énergétique est un élément d’appréciation de la performance
énergétique d’un bâtiment mais reste imparfaite. Basée sur les factures d’énergie, elle est
sensible au climat (pour le chauffage), à la vacance des locaux, à leur niveau d’occupation
ou encore aux changements d’activités. Une réelle expertise, c’est-à-dire un audit éner-
gétique, doit donc être réalisé afin d’identifier la performance énergétique intrinsèque du
bâtiment en s’abstrayant des paramètres externes au bâtiment qui ne sont pas maîtrisés.