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| JANVIER/FÉVRIER 2017 |
GC MAGAZINE
#07
DOSSIER
| MAISONS À ÉNERGIE POSITIVE
C’EST DIT
ETIENNE WURTZ,
directeur de recherche
au sein de l’Institut
national de l’énergie
solaire et pilote du
programme Comepos.
« Sur une
maison vendue
200 000 €,
la VMC
installée vaut
paradoxalement
quelques
centaines d’euros.
Il va falloir faire
entrer dans les
mœurs qu’il
faut investir
davantage
sur le poste
ventilation»
fort développement dans
les années à venir.
ThierryRieser reconnaît qu’une
VMC double flux mal installée
va consommer beaucoup d’élec-
tricité mais, selon lui, des solu-
tions techniques robustes sont
aujourd’hui présentes sur le
marché et permettent d’éviter ce
phénomène.Etplutôtquelaven-
tilation par insufflation, il juge
que, quitte à devoir faire passer
un réseau, il est préférable d’op-
ter pour la double flux qui per-
met, via un échangeur, de récu-
pérer les calories de l’air extrait.
Si les deux hommes divergent
sur le système, tous deux s’ac-
cordent pour dire qu’atteindre
l’énergie positive va nécessité
d’abaisser les besoins de chauf-
fage à un niveau tel qu’il va de-
venir de plus en plus difficile
d’envisager d’envoyer dans nos
maisons de l’air à la température
extérieure qui peut, comme cet
hiver l’a montré, approcher les
-10 °C plusieurs jours d’affilée.
Les acteurs de la ventilation
dans les starting-blocks
Et les acteurs de la ventilation
ont conscience qu’ils vont de-
main être amenés à jouer les
premiers rôles sur la scène du
chauffage.
Les lyonnais de MyDatec, qui
proposent depuis le début des
années 2000 l’association sous
un même cockpit d’une VMC
double flux et d’une PAC – ca-
pabled’après ses concepteursde
fournir une puissance de 2 kW
quelle que soit la température
extérieure –, sont sur ce sujet à
l’avant-garde.Etencedébutd’an-
née 2017, ils disent ressentir un
engouement pour le vecteur air
etseréjouissentd’une
«trèsnette
progression des installations»
.
Le nantais Ventilair’sec, qui
propose des systèmes de ven-
tilationpar insufflationpermet-
tant de préchauffer l’air grâce
notamment au solaire s’est ré-
cemment rapproché du belge
Renson, spécialiste lui de l’ex-
traction d’air intelligente, afin
d’être à même de proposer, à
deux, des solutions capables de
garantir la qualité de l’air et de
participer au confort thermique.
Les plus gros acteurs sont égale-
ment sur le qui-vive. Au sein du
groupe France Air, on constate
que le chauffage par vecteur air
est, dans le logement, en train
de quitter le statut de «marché
de niche ».
Le leader de la ventilation ré-
sidentielle Aldes compte bien
également épouser cette évolu-
tion et, si sa direction reste à ce
jour encore discrète sur ses am-
bitions, elle laisse entendre que
l’inventeurdelaVMCsimpleflux
hygroréglable va très prochaine-
ment faire parler de lui en pro-
posant une solution 3 en 1 per-
mettant d’assurer ventilation,
chauffage et production d’ECS.
Retour de l’effet Joule
Et cette montée en puissance
de la ventilation sur le terrain
du chauffage de lamaison pour-
rait bien faire émerger un autre
phénomène : le retour de l’effet
Joule. Après avoir été expulsé
par la RT 2012 de la maison, il
semble avoir toutes ses chances
de revenir par la porte de der-
rière pour combler les besoins
de chaleur que l’air préchauffé
ne peut satisfaire seul. Les pre-
mières maisons à énergie po-
sitive à sortir de terre laissent
entrevoir cette tendance.
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© Nilan