GC MAGAZINE
#07 | JANVIER/FÉVRIER 2017 |
49
0
5 000 kWh
Conso PAC
10 000 kWh
15 000 kWh
20 000 kWh
25 000 kWh
30 000 kWh
1
2
3
4
5
6
Sept 2015
Nov 2015
Janv 2016
Mars 2016
Mai 2016
Juil 2016
Apport PAC
Conso appoint
COP
Découplage du chauffage
et de l’ECS
Chaque sous-station est équi-
pée d’une pompe à chaleur
eau/eau qui assure la totalité
de la production de chauffage
de l’immeuble correspondant.
Chacune de ces PAC puise de
la chaleur dans l’eau de l’Albien
pour alimenter, dans la majori-
té des logements, des planchers
chauffants basse température
(35 °C).
Contrairement au chauffage, la
production d’ECS de chacune
des 15 sous-stations nécessite,
elle, la présence d’une installa-
tion geopacsytem – conçue par
le nordiste Heliopac – selon les
besoins des bâtiments. Ces ins-
tallations de production d’ECS
composées d’une ou plusieurs
pompes à chaleur eau/eau géo-
thermiquesSolerpacpermettent
de remonter la température de
l’eau de ville jusqu’à 55 °C et
alimentent ainsi les réseaux
d’ECS à une température de
départ de 55 °C.
«Ce choix de la
géothermie a été tout de suite
évident du fait de la présence de
la source de chaleur à 28 °C de
la nappe de l’Albien. De plus, il
n’y aurait pas eu de valeur ajou-
tée avec des capteurs solaires »
,
précise Xavier Martinez, di-
recteur général d’Heliopac,
qui a par ailleurs l’habitude de
coupler ses PAC avec des pan-
neaux solaires thermiques.
Production décentralisée,
réseaux limités
« Plutôt que d’avoir une seule
pompe à chaleur centralisée,
nous avons préféré un dispo-
sitif décentralisé et qui sépare
l’alimentation des planchers
chauffants de la production
d’ECS de manière à limiter au
maximum les réseaux en aval
des machines et ainsi limiter
au maximum les déperditions
thermiques sur le réseau »
, ex-
plique Jérôme Longuemare, en
charge du projet pour Dalkia
Ile-de-France. Ainsi les acteurs
du projet assurent que 78 %
des besoins de l’écoquartier en
chauffage et ECS sont couverts
par le doublet géothermique
grâce aux PAC. Une chaufferie
au gaz d’une puissance de 2MW
sert d’appoint pour soutenir le
doublet géothermique en cas de
période de pointe.
Mais si sur le papier le projet est
impressionnant, qu’en est-il en
réalité ? Génie Climatique Ma-
gazine est allé mettre son nez
dans les consommations réelles
liées à la production d’ECS de
l’un des 15 immeubles qui com-
posent l’écoquartier.
COP réel supérieur à 4
L’immeuble étudié compte
156 logements de 60 m² en
moyenne. Sa sous-stationsecon-
daire est équipée d’une installa-
tiongeopacsystem, composéede
4 PAC eau/eau géothermiques
Solerpac de 12 kWchacune. Ces
dernières produisent l’ECS à
55 °Cdans 3 ballons de stockage
de 2 500 litres chacun, dispo-
sés en série et servant exclusi-
vement à assurer la production
d’ECS. Un ensemble de résis-
tances électriques de secours
d’une puissance totale de 84 kW
est également présent.
«La ges-
tionde l’eau chaude dans les bal-
lons se fait suivant le principe de
la stratification dynamique. Les
PAC travaillent en priorité sur
un ballon de distribution pour
lemaintenir à une température
de 55 °C. Deux autres ballons de
préchauffage servent, eux, à ac-
cumuler la production des PAC
pour les fortes demandes enECS
des logements. Ceci permet une
excellente réactivité face aux
deux pointes de puisage journa-
lier lematin et le soir. Cette ges-
tionpermet également demain-
tenir la boucle de distribution
à une température de 55 °C »
,
explique le directeur général
d’Heliopac, Xavier Martinez.
La société Heliopac a rele-
vé les consommations liées à
l’ECS sur une année complète
d’occupation des logements,
depuis la mise en service des
PAC le 1
er
septembre 2015
jusqu’au 31 août 2016.
« Pour
produire de l’ECS à 55 °C, si l’eau
de la nappe avait été à 10 °C –
commec’estlecasengéothermie
peu profonde –, le coefficient de
performance (COP) annuel des
Solerpac aurait été de l’ordre de
3,4. Avec une température de
nappe géothermique à 28 °C,
le COP des machines est resté
aux alentours, voire supérieur
à 4 sur toute l’année d’étude »
,
explique leDGd’Heliopac. De ce
fait, les 4 Solerpac ont consom-
mé, sur un an, 73 MWh d’élec-
tricité, pour une production
de chaleur totale de 297 MWh,
soit un COP moyen de 4.
75 % des besoins en ECS ont
donc été couverts par l’Albien
et 25 % par les consommations
électriques des Solerpac. Les ré-
sistances d’appoint n’ont quant à
elles consommé que 38 kWh sur
le mois de janvier 2016.
TECHNIQUE
| CHANTIER
© Heliopac
© Heliopac
75 % des besoins en ECS ont donc été couverts par l’Albien.
Ballon pour la production d'ECS.